Ihosy… et autres !

Manaoni ! Salut à vous !


Samedi 5 novembre
, comme prévu, nous sommes partis pour la ville de Ihosy pour l’ordination épiscopale du beau-frère de Robert-Alain : le beau-frère de sa petite sœur devenait évêque du diocèse de Ihosy. C’est parti pour une douzaine d’heures de route malgache, serrés comme des anchois dans un minibus de 15 places « à la malgache » : le véhicule était à peine plus grand qu’un Renault Espace, mais il y avait 15 places en sièges, et bien sûr, les 15 places étaient occupées !
Ça y est, on est partis ! Mais c’était sans compter le p’tit déj’ sur la route : nous avons pris du lait, ainsi qu’une femme de notre minibus ; le lait était sûrement pas assez bouilli, ou pas assez… frais ! Bref : nous sommes tous les trois tombés malades, mais bien malades ! Et avoir de la fièvre dans une ville aussi haute en température, ce n’est vraiment pas top !

Dimanche
, nous nous sommes soignés comme nous pouvions, heureusement il y avait un poste « Croix Rouge » sur le lieu de la messe, et un médecin nous a rassurés vis-à-vis du paludisme (car c’était vraiment les mêmes symptômes !), mais nous avons raté la fin de la grand-messe qui se déroulait dans un stade. Mais cette messe solennelle était si longue, qu’on a bien fait le quotat de 3 messes françaises ! Elle a commencé à 8h15, et a fini sur les coups de 14h !
Il y avait entre 150 et 200 prêtres, une trentaine d’évêques, et deux nonces apostoliques (représentants du Pape). Et le stade était rempli ! A vu d’œil, il devait y avoir environ 3000 à 4000 personnes présentes pour la messe, sous un soleil de plomb !
Puis la fête continua avec un repas gargantuesque, suivi de danses où prêtres et sœurs participèrent aussi ! Nous, nous apprécions malgré nos virus !

Nous sommes rentrés le lundi soir, éreintés et fourbus, après avoir croisé sur la route deux camions renversés dans des ravins, et un minibus (rentrant aussi à Antsirabe) encastré dans un camion ! Nous avons donc prié tout le long du trajet pour rentrer en entier, et pour que nos virus se barrent rapidement… L’autre femme qui avait bu du lait elle aussi a fini à l’hôpital, c’était un peu plus grave que nous… Nous étions heureux d’arriver dans « notre » maison, où Andry et Naina nous attendaient, un bon repas à la clé ! Allez, courage, demain il faut se lever ! Heureusement qu’on a les week-ends pour se reposer !

Mardi 8, journée à Zazakely. Audrey continue la prévention et l’apprentissage sanitaire, et le suivi de quelques soins pour les enfants de l’association.
Arnaud poursuit ses cours de musique : une douzaine d’élèves le matin, une autre douzaine l’après-midi ; cours de flûte, de rythme, de solfège et de chants !

Entre midi et deux, nous avons acheté une « cabosse », une guitare malgache « fait maison », dans la rue pour l’association Zazakely. Nous avons demandé une facture, pour notre association, et l’homme, très heureux qu’on lui demande, partit chercher un bout de papier d’emballage, et inscrivit dessus :

RAMAIVOMANANA RENE PASCAL
OK ! D’ACCORD POUR LE COUTHAR AVANDES

(Ok ! d’accord pour la guitare à vendre)

Donc, nous n’aurons pas de facture pour cette guitare ! Monsieur le trésorier de AGIS POUR TON MONDE, veuillez nous excuser ! Mais cette facture reste collector malgré qu’il soit triste de voir cet homme illettré !

Après Zazakely, Arnaud partit donner en fin d’après-midi des cours de guitare à des sœurs d’Antsirabe, sœurs malgaches mais d’un ordre italien : elles ne parlent donc quasiment pas français, mais italien ! Et pour parler technique musicale, ce n’est pas tout le temps facile ! On parle un peu français, un peu italien, un peu malgache : on se débrouille quoi !!!

Mercredi, jeudi et vendredi
: (hey ! vendredi, c’était le 11-11-11 ! Chouette non ?!)
Comme toutes les semaines, Arnaud donne ses cours à Ambohijafy, pendant qu’Audrey est au dispensaire.

Pour le dispensaire, nous avons acheté une grande poubelle à pédale toute belle et toute neuve, pour remplacer la vieille et petite poubelle très sale et sans pédale. La nouvelle poubelle doit être TROP belle, car Audrey a essayé d’expliquer pendant plus d’une demi-heure qu’il fallait utiliser la nouvelle à la place de la vieille, pour éviter qu’on ne touche avec ses mains la poubelle sale pendant les soins. En vain.
Attention, Audrey n’a pas amené la poubelle sur un coup de tête, il y a eu discussion les jours auparavant, et l’infirmière et la sage-femme du dispensaire étaient d’accord : il fallait une nouvelle poubelle ! Et il fallait instaurer un tri des déchets. Mais le jour J, impossible de leur faire utiliser : peur de la salir, prétexte de ne pas vouloir jeter quoi que ce soit, même une vieille poubelle pourrie et rabougrie !
Les soins médicaux au pays des paradoxes !

Audrey essaie aussi d’inculquer aux soignants les règles d’hygiène de base réalisables PARTOUT, même à Madagascar : ils ont des packs de compresses et pinces stériles, mais ne les utilisent pas, ou mal !!
Evidemment, difficile de travailler en stérile ici, mais on peut toujours travailler au plus propre ! Mais pas de découragement ! On va y arriver ! Fidelis, le prêtre qui est le nouveau responsable du dispensaire, est du même point de vue qu’Audrey côté hygiène, donc avec un peu de patience et de persévérance, ça va changer en mieux !

Samedi 12 novembre, Journée mondiale du diabète à Antsirabe, organisé par le docteur Pierre (diabétologue) et son équipe, et avec la présence d’Albertine (de Zazakely).
Audrey est partie avec une petite équipe pour sillonner la ville afin de parler aux gens de cette maladie, pour la dé-diaboliser, et pour leur proposer d’aller au stand pour faire un dépistage gratuit. 2h de marche avec une équipe très sympa qui l’envoyait vers les malgaches susceptibles de parler français ! Puis dépistage à la chaine place de la culture à Antsirabe !!! 596 personnes sont tout de même venues se faire dépister !

C’est vraiment une action importante à Madagascar, alors que la population croit encore que cette maladie peut être une malédiction !!
D’ailleurs, sachez que si vous venez à Madagascar et que vous êtes diabétiques et que vous avez du surplus d’insuline ou de tests à glycémie, c’est vraiment utile de les mettre dans vos bagages pour les donner à des structures sérieuses. Cette journée s’est réalisée grâce à des dons de ce genre, car normalement le dépistage coûte 5 000 Ar (1,80€, peu pour nous, beaucoup pour eux), et samedi c’était gratuit pour tout le monde.
Belle journée qui se finit bien par un verre partagé avec Albertine !

Aujourd’hui dimanche, c’est repos pour nous deux !

Merci beaucoup pour vos messages sur le site, ça nous fait énormément plaisir !
Florence, merci d’avance pour ta participation et celle des jeunes aux paquets cadeaux à Cap 3000 pour l’assoc !

On en profite pour remercier les membres d’Agis Pour Ton Monde qui, de la France, nous aident pour les questions administratives, Internet et autres ! Merci à vous !!!

A la semaine prochaine !

Veloma !!!

Audrey & Arnaud