Rencontre avec le frère Raymond Pascal

Raymond Pascal :
Tout d’abord, comment s’est déroulé le projet. Il y a quelques années, le diacre Hubert nous avait demandé si des jeunes pouvaient venir pour un futur projet, mais nous avons répondu non, car nous n’étions pas encore près. Il y a peu de temps, il est venu, et à ce moment c’était possible.

Hubert nous a présenté trois choses :

- Ils sont quatre jeunes, donc rencontre avec les jeunes (OFM)
- Projet prison mineur, donc avec des jeunes « délinquants » (mini projet)
- Passer à Mahaiza car Cimiez Mission a beaucoup aidé cette mission

Si vous étiez arrivés en période scolaire, le frère Robert Alain vous prenait en charge, je n’aurais pas pu.

Christophe :
On ne pensait pas être si bien accueillis, si bien pris en charge. On n’était pas sûr d’être toujours logés. Grâce à cela, on a pu se mettre à fond dans notre mission. Seule mission manquant à l’appel : la léproserie.

Yoan :
Nous avons vécu de super rencontres avec les jeunes à travers le sport avec les enfants de la prison mineur, les enfants des rues de Mahaiza et Sovatane et à travers le français avec la jeunesse franciscaine et les enfants des rues d’Andraikiba.

Christophe :

Aller chez Albertine va être, je l’espère, très intéressant pour de futures aides, notamment avec la spiruline (algue remplie de protéine).
Nous allons préparer un carton de matériel sportif pour Mahaiza et un carton de matériel scolaire pour la jeunesse franciscaine et les enfants d’Andraikiba.

Arnaud, Christophe :
On espère continuer à aider de la France, notamment pour la toiture de l’école de Mahaiza qui est en très mauvais état.

Lionel :
En « sortant » du projet, nous avons fait le puit à la prison mineur. Hubert nous avait rassuré qu’il y aurait toujours quelque chose à faire à Madagascar.

Christophe :
Et on est tombé malade !!!

Raymond Pascal :
C’est normal ! Tomber malade, ça enseigne : ça nous montre la limite de notre corps, il nous dit « non, maintenant je t’oblige à t’arrêter, vu que tu ne sais pas t’arrêter tout seul ! ». Nous sommes des êtres humains…

Yoan :
Nous avons respecté notre projet. Au point de vue écologie, je manquais de formation. Il y a quand même le four solaire, mais manque de plan et de meilleurs matériaux.
J’étais parfois étonné de tout ce qu’on a pu faire, et puis voir les enfants émerveillés avec un simple ballon, c’est merveilleux, ça vous oblige à garder tout le temps le sourire ! Et nous avons eu un super rapport avec les franciscains.

Christophe :
Ce dévouement que les frères ont pour aider Madagascar, les pauvres, etc…. C’est fantastique !

Arnaud :
Pour le secourisme, j’ai regretté ne pas avoir eu le temps de former les novices et les frères. Certes nous avons formé les sœurs clarisses, les enfants d’Andraikiba et de la prison mineur, mais disons que si nous avions formé les frères, eux mêmes à leur tour auraient pu former d’autres personnes.
Les cours de français m’ont enchanté : avec les postulants ça s’est très bien passé ; les jeunes d’Andraikiba étaient enthousiastes… Il ne manquait plus que d’apprendre le malgache pour mieux les aider !
J’ai été impressionné par votre accueil : vous ne nous connaissiez pas, et vous nous avez accueillis comme des frères, profondément. D’ailleurs les novices et les postulants nous appelaient « frère ».
Je pense qu’on ne réalise pas encore tout ce que l’on vit. Tout. Les partages, les rires, les regards, les délires musicaux… Je pense qu’au retour nous allons réaliser tout ça, et ça va nous faire bizarre…

Raymond Pascal :
Je suis vraiment content. J’admire votre simplicité, votre générosité, votre sincérité.
Votre itinéraire pour revenir est déjà tracé ! Vous étiez vraiment prêts pour une mission.
Mais comme vous êtes simples, généreux et sincères, je voulais vous dire « Mora mora » (doucement en malgache). Je vous ai mis avec les novices, surtout pour les échanges interculturels.
Mais en fait, les novices vous ont conduits à fond, donc je m’excuse, vous n’êtes pas allés « mora mora » !!! (rire).
J’ai organisé cette journée à Ambosytra qui n’était pas au programme pour faire une « journée récréation » avec les novices, car vous avez partagé un bout de vie ensemble. Cette journée était prévue pour samedi si on y était allé mora mora, et grâce à la voiture suisse, on a eu le minibus pour y aller tous ensemble.

Arnaud :
Quelle ambiance dans le minibus avec les guitares et les djumbe !!!

Raymond Pascal :
C’est dur pour les novices car ils vous ont dit au revoir. Ils sont maintenant en retraite. On ira juste les saluer sans leur parler car ils sont en silence…

Christophe :
Ça nous fera très plaisir.

Raymond Pascal :
A Sovatane, la première chose c’était le français avec les postulants (parler avec eux). Je pense que ces cinq jours vous avez donné beaucoup.
La deuxième est pour les novices : vivre avec nous les chapitres 4 et 5 de la constitution des franciscains :

- Notre style de vie en tant que franciscains
- Notre apostolat

Puis nous avons partagé ensemble.

Chacun présente son projet de vie franciscaine. Moi je ne suis pas intervenu.
Christian et Bercmence s’occupaient de la prison mineur, avec le sport & loisirs, l’élevage et l’agriculture (et en plus le puit, qui fait partie de l’agriculture).

Ils étaient très content de ce qu’ils ont fait avec vous, et le centre aussi.

Arnaud :
Le centre nous a fait des petits cadeaux d’adieu… C’était très touchant.

Raymond Pascal :
Ah bon ! En tout cas tout le monde vous admire pour ce point.

Zacharie s’occupe des enfants qui trainent dans les rues. Chaque été on donne des cours de français pour les pauvres. Nous avons donc profité de votre passage. Il y a aussi la jeunesse franciscaine qui y vient (il y a 25 jeunes qui viennent à ces cours).

Matias était pour le projet à Analanoby (turbine avec la force de l’eau).

Christophe :
Ça a foiré ! Nous avons été malades le jour où nous devions allé avec lui.

Raymond Pascal :
Oui, mais c’est un projet à long terme.
Ce village a fait un grand effort pour créer une petite centrale électrique grâce à la force de l’eau.
Mon projet est d’électrifier l’église et l’école catholique

[présentation du matériel dont ils ont besoin]

Lova était le chauffeur.

Flemoquin était pour le four solaire car il est mécanicien et bricoleur.

Yoan :
Je vais lui envoyer des plans.

Raymond Pascal :
François était prévu pour Mahaizina, avec Albertine, pour la spiruline et pour être avec le « chimiste » Lionel, mais ça n’a pas pu se faire vu qu’il est maintenant en retraite.
J’ai voulu rester distant de vos projets pour que vous et les novices soyez complètements autonomes.

Christophe :
Donc nous allons voir comment nous pouvons aider Albertine et pour la turbine d’Analanoby. Mais pourra-t-on faire une visite à la léproserie ?
Et puis le temps malgache, c’est le temps malgache ! On pensait mettre moins de temps pour chaque projet !

Raymond Pascal :
Pour nous au contraire vous avez été très rapides ! C’était extraordinaire ! Je pensais que vous traîneriez une semaine à la prison mineur alors qu’en deux jours le puit était fait !!! Même le maçon était impressionné. Il disait : « C’est formidable ! ».

Christophe :
C’est grâce à Christian et Bercmence : ils nous ont aidés tout le temps !

Raymond Pascal :
Et vous mangiez à la prison mineur ?

Lionel, Christophe :
Oui, tout le temps. Le seul truc qui nous a fait un peu bizarre, c’est qu’il y ait une table pour les jeunes, et une table pour nous, les frères, la directrice…Mais bon…
Même des personnes extérieures nous ont aidés pour le puit. Le frère de Lova nous a aidés toute la journée, etc….

Raymond Pascal :
C’était une très bonne idée de signer le puit « Agis pour ton Monde », avec les deux mains dans le béton.
C’est la dernière année que je suis grand maître des noviciats, Robert Alain va me remplacer. J’espère qu’il continuera ces pratiques.
Et toutes les choses non prévues étaient bien : la famille suisse avec le débat filmé à la prison mineur, les fêtes (Première messe d’Honoré, fête de la Ste Claire, Ambosytra, future exhumation du père de Flemoquin)… Le plus important c’est l’union entre nous tous.
Nous irons samedi après-midi à l’exhumation, puis nous irons à la léproserie ou dimanche après-midi ou lundi après-midi. Vous irez ensuite avec le père Lanfranco mardi 22 toute la journée.
Sinon, vous avez d’autres projets futurs ?

Arnaud :
Pas jusqu’à la fin de notre mission mercredi 23 : notre programme est blindé !!!

Christophe :
Sinon, c’est vrai que le toit de l’école, ça serait à faire.

Arnaud :
Et créer des centre de formation pour les enfants des rues ?

Raymond Pascal :
Ça, c’est à travers la prison mineur et Albertine qu’on peut le faire, pas autrement, ce serait trop compliqué…
Merci beaucoup à tous les quatre !